Paroles de Germaine

Bonjour tous le monde
Me voilà un peu perdue dans les rues forumiques...
Mais j'ai un truc qui me chatouille-gratouille depuis quelques jours :
Je n'arrive pas à me positionner par rapport au texte de "Germaine"...

Soit, j'ai perdu Mr Damien en cours de route, soit, je n'ai pas su, (cette fois-ci) lire entre les lignes

Suis-je la seule  

(désolée si le sujet a déjà été abordé, je l'ai pas trouvé)

Dis nous donc ce qui te turlupines plus profondément ?
Pourquoi tu dis l'avoir perdu ?
Qu'est ce qui.te rebute dans les paroles ?

oui je me rends compte que j'ai pas vraiment développé
Saez est, à mes yeux, un véritable poète même à la façon burqa. Avec le temps, il vulgarise ses textes de plus en plus. Ce qui peut être un "style" suivant comme on le prend. "Germaine" est magnifique mais je là bloque.

"Ouais vas-y retiens moi, un jour j’vais la frapper"
"Comme une envie d'frapper, comme une envie d'violer"
"Y'a marqué gloire à ceux qui pourraient la violer,
Viens voir au fond des chiottes ouais si tu veux tenter"

Même au 10ème degré, ça passe pas. Perso, ça me choque. Je ne comprends pas le truc, j'ai du mal à croire qu'il puisse jeter ça tranquille et trouver que ça sonne. En fait, après toutes ces années, je sais pas si je dois prendre le train ou le laisser partir...

OK, je comprends ton point de vue, très marqué par l'air du temps.
Deux choses qui ne résonne pas en moi comme il faut.

Le gloire à ceux qui pourrait la violer montre que cette femme est justement de celle qui sont inviolable. Par leur hargne à être pleinement être.
C'est comme si elle te disait : viens essayer de me violer, soit je te defonce la gueule soit j'suis consentente...parce qu'elle baisserai le monde entier.
La reine des écorchées, là où germe la haine, ou là où la haine est germe, veut se libérer de ses blessures, de ses ecorchures, mais elle ne sait pas l'amour, où alors il n'est qu'animal... Le terme baiser connote le dénuer de sentiment.

Je trouve ces deux personnages très cohérents l'un avec l'autre.
En espérant que mon point de vu, t'aide à écouter la chanson autrement, c'est l'intérêt de partager ses ressentis.
D'abord, le narrateur. Il est humain, il parle comme parle celui de rotweiller de pillule. Il situe le personnage... Amour criminel...
Cela veut dire que la personne en face de lui, le pousse à bout. Lui donne des envies d'extrêmes.
Ensuite il nous montre comment il la voit après avoir dit ce qu'elle lui faisait ressentir.

Arf, ma première partie est à la fin.

Oui c'est vrai, c'est dans l'air du temps de réagir aux violences faites aux femmes. Mais heureusement que je n'ai pas attendu 2019 et ses médias  pour réagir à la maltraitance quelle quel soit
E.L ton point de vue frôle de très près quelque chose que je ressentais sans pouvoir l'expliquer. c'est pas encore très clair, il va falloir que je filtre pour digérer le processus quand même super tordu sur le coup. En même temps, c'est pas du Christophe Mahé...
Merci de m'avoir apporté cette vision, je me sens plus légère  
Drem McAdam, c'est possible aussi. C'est peut-être qu'une question de (joli) jeu de mots. Mais je trouve moins cohérent sur la lecture de tout le texte. Il dit bien : "Gloire à ceux qui pourraient la violer" pas de monnaie, ni de violet. Peut-être exprès

Drem McAdam a écrit:Il s'agit de la couleur ! C'est *violet* qui est utilisé ici. Le violet c'est quoi ? Ce sont les billets de 500 e.

ds a écrit:Ouai vas-y retiens-moi, un jour j'vais la frapper 

Frapper la monnaie. La frappe désigne l'action de frapper, au moyen d'une presse, un flan entre deux coins pour obtenir une monnaie. 

ds a écrit:Comme une envie d'frapper, comme une envie de violet

Donc il s'agit des billets de 500 e qu'il veut obtenir.

ds a écrit:Y a marqué gloire à ceux qui pourraient la violer

Les billets de 500 e sont signes de richesse. C'est une litote ? Il exprime ici le souhait du partage de richesses.

ds a écrit:Viens voir au fond des chiottes ouais si tu veux tenter

Cf Rock'n'roll star

ah ah, un jour Damien nous filera ses textes sur son beau site tout neuf ... ou pas... et on verra que Drem a tout bon ... ou pas

Drem McAdam ton analyse me fait penser aux fans de shining qui lisent des sens cachés dans les sens cachés du film.

Chimère moi aussi je tique sur ces passages. J'ai besoin d'explications, d'un contexte d'écriture... j'aime pas trop être face à une poésie ou une peinture et entendre que chacun y voit ce qu'il voit. Je préfère les visites guidées. Cependant je suis pas sûre que Damien soit très bon dans ce rôle. Quand il explique des choses ça me paraît souvent encore moins clair que quand il les chante

Oui voilà... Sans forcément une explication de texte mais je pense qu'il met volontairement le doute. Il a dit il y a très longtemps que vu comment il les traitait dans ses textes, il était surpris de voir des femmes dans son public. Je l'écoute car j'adhère à ce qu'il dit, du coup y a comme une forme de confiance qui s'installe. Et j'ai pas envie de me faire gruger... Ptite pute, j'envoie etc... ne me pose pas de problème car d'un certain point de vue, il a complètement raison mais là c'est différent.
Il est pas très doué pour s'exprimer, souvent envahi par l'émotion et mal compris mais je crois que c'est légitime de se poser la question.

La question c'est surtout de séparer l'artiste, l'homme et ses chansons d'homme, qui l'exprime lui en tant qu'homme. Et ceux qui est du personnage et son symbole.
La société à changer ces derniers temps.
La volonté de censure, ou simplement de dire est de plus en plus forte.
Chaque groupe/communauté veut qu'on la regarde.
Veut être traiter avec le même égard que l'autre.
C'est la représentation lgbt, puis féministe, puis religieuse, puis patriotique, puis nationaliste.
Chacun appel à la reconnaissance de sa différence et de sa prise en compte.
Et chacun se heurte à la volonté contraire.
Si je suis pro gay, y'aura face à moi des anti. Je me défini autant par ce je représente que par ce qui s'y oppose.
Ici, ils me semblent que ce qui gène, c'est qu'on touche deux axiomes actuels.
Le viol et la violence faites aux femmes.
Et au vu du climat de censure, de jugement, de condamnation véhiculé à droite ou à gauche, on se retrouve face à une incohérence.
On trouve juste que la société nous demande de refuser certaines choses, et on se retrouve avec quelqu'un qu'on aime, qu'on respecte qui percute nos certitudes.
Qui allons nous remettre en cause ?
L'artiste, notre vision, sa vision où allons nous trouver un point qui nous permettra d'accepter l'inacceptable.
C'est l'expérience de milgram ou de Ash.
Pour en revenir à l'idée essentiel. C'est donc de dire que notre époque a fait consensus que la violence n'était pas une solution. Que le consentement était essentiel.
Mais reste les problèmes humains qui eux ne sont pas régler.
Comment on gère l'envie de frapper ? L'envie de violer ? D'ailleurs c'est quoi l'envie de violer ?
Le viol. C'est l'obtention par la force, la ruse ou la tromperie d'un chose intime.
Mais c'est quoi cette envie de frapper, de violer.
C'est cette sensation du quand tu peux plus, quand t'es à bout, quand la raison à perdu toute place et que tu es bouffé par l'envie, la colère, la jalousie.
Ta raison, ta conscience te fera frapper un mur, gueuler plus fort, casser quelque chose, elle transfert la colère sur autre chose que l'individu.
Ce mec flirt à la limite, c'est un thème récurrent le fil du rasoir chez saez.
Et ensuite, il nous montre pourquoi ce mec est à la limite... Parce qu'il ne peut pas l'avoir.
Elle est à personne.
Et lui du coup est seul avec son poignet désespoir.
Ami prends ma lanterne, car ta perdu ta flamme.
Il en a marre de se branler.
Ce qui choque alors, c'est qu'on comprends ce gars mais on refuse sa violence, particulièrement celle là, en ce moment précis, car nous subissons l'influence de la société.
Chose d'ailleurs que l'artiste dénonce régulièrement.

Le truc c'est que du coup, nous faisons entrer un jugement de valeur, qui nous positionne au dessus de, alors qu'il n'y a aucun jugement de valeur dans la chanson.
Le témoin est avant tout un observateur et un rapporteur. Ici l'artiste est juste témoin.
Désolé, je prends les perches pour dire ou préciser mon ressenti.

Merci pour ton analyse. C'est vrai que c'est difficile de faire la part entre lui et l'artiste ces derniers temps. En tout cas moi j'ai plus de mal. Mais non en fait je rectifie en écrivant : j'ai toujours différencié Damien de saez mais avant c'était plutôt " c'est un artiste génial mais le mec a l'air puant " là ce qui se complique c'est qu' il me fait les montagnes russes emotionnelles depuis le manifeste :
-il revient! Mais j'ai un goût d'excès. Il fait des chansons trop longues, trop répétitives, trop violentes, trop vulgaires....
-il veut bâtir une cathédrale, faire une appli, sort disque sur disque.... avec des chansons inégales des projets inaboutis...
-il critique les réseaux ! Et s'en sert pour chier sur tout le monde....

il reste la mélancolie des anciennes chansons.
Et un Best of du manifeste est certainement la version aboutie de tous ses croquis. En même temps il l'a dit que ce serait un long projet en construction.

Germaine je l'aime beaucoup mais aussi parce que j'aime pas trop jojo et Mandela. Germaine je l'adore mais sans les paroles violentes. Germaine elle est parfaite parce qu'elle parle de l'anarchie (oui c'est une explication qui me convient ). Donc je l'aime mais par défaut. ... et je me sens baladée avec le manifeste. Mais d'un autre côté qu'est ce que ça me fait réfléchir sur mon propre rapport aux réseaux, à la violence, à l'égalité homme /femme... germaine elle me bouscule comme ça. .
Et Damien me donne comme une envie de le secouer "mais tu vas nous expliquer ce bordel oui? ?")

Et si tout ça est réellement bien réfléchi, pensé, pesé, ce n'est plus du tricot mais de la dentellerie !
Normal qu'il fasse parfois quelques pauses...