Dans mon grenier

Dans mon grenier, il y a cette grande armoire pleine de trésors.
C'est ainsi que je me découvre parfois, sous les poussières qui me font éternuer depuis que je suis toute petite.
Les poupées revêtissent ici la décrépitude de leurs tissus, leurs cheveux de crin, la fragilité du kaolin et leurs membres articulés bien que figés et cuits par le biscuit.
Dans mon armoire, ça sent la naphtaline jusqu'à « l'anti-mythe » tellement j'aimerais me sentir exhaler le vrai, ne ce serait-ce que pour un instant, passé là, au fond de mon grenier avec toi, à dépoussiérer notre malle aux trésors pour y découvrir encore ton regard de porcelaine si limpide, si bleu et « ni gris, ni vert, comme à Ostende et comme partout ,quand sur la ville, tombe la pluie  et qu'on s'demande si c'est utile » Et puis tout l'reste... Qui vaut pas l'coup...
Mais lorsque j'ouvre mon tiroir, une pendule y fait Tic-Tac et me ramène au temps dont j'ai besoin pour apprécier enfin le temps qui nous est dit, offert, donné et chaque seconde me paraît alors si précieuse lorsqu'elle sonne notre éternité !
« On croit parler au monde » Moi, ça m'suffit... ça me porte même jusqu'au sourire de cette Joconde impossible à perdre de vue...

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